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Le Cylindre du Marboré

Classé au rang n°11 de la hiérarchie métrique pyrénéenne gratifié de 3335 mètres d’altitude, le cylindre du Marboré fait partie des ténors dans « le cœur » des Pyrénéistes. Cette atypique et belle montagne en forme de monocylindre ne laissera personne indifférent tant sur le plan de sa grâce que sur la difficulté technique que cette dernière représente. Dressée avec élégance face à sa prestigieuse sœur le Mont-Perdu, classée quant à elle au rang n°3 de la hiérarchie Pyrénèenne, seulement 20 mètres d’altitude séparent ces deux géantes.
Si le paradis ici-bas dans les Pyrénées existe, une chose certaine jaillissant de mon intime conviction est que celui-ci se trouve du côté de Gavarnie, là-bas aux confins de la côte des 3000 mètres, très loin là-bas à un endroit ou les monts et les montagnes sont perdus…
La musique accompagnant cette page que je vous souhaite agréable, ne pouvait qu’être « another day in paradise ».

Comment s’y rendre ?

Depuis le village de Gavarnie, continuer la route en remontant le long des parkings puis suivre la D.923 jusqu’au parking de Port Boucharo.

Représentation satellite Google Earth

Parcours de randonnée

Le parcours de cette randonnée comporte des zones à risques avec le passage de certaines arêtes sommitales qui demandent la plus grande vigilance. Randonnée Passion tient à rappeler qu’elle ne saurait être tenue pour responsable en cas d’accident. Cette page a pour but le récit et non l’incitation.

Cette randonnée n’est pas à confier à n’importe quels pieds, car cette dernière s’avère technique et présente une dangerosité certaine au regard de la longueur de son tracé, de l’accès à certaines cheminées, des passages de couloirs glacés, ou aériens sans oublier les potentielles chutes de pierre. La messe étant dite, je peux commencer à narrer.

Depuis, le refuge des Sarradets qu’il est conseillé de gagner la veille au soir afin de pouvoir partir aux aurores pour effectuer l’ascension du Cylindre du Marboré ainsi que pouvoir effectuer par le retour celui du Pic du Marboré. Rejoindre donc la brèche de Rolland à 2807 mètres puis longer côté Espagnol le socle du cirque de Gavarnie afin de rallier le pas des isards. Une chaîne aide au franchissement de ce passage aérien. Suivre ensuite les cairns afin de longer le casque du Marboré et continuer en direction de la tour du Marboré. A hauteur de la tour du Marboré on remarque une corniche qui part à flanc vers l’est. A une altitude de 2850 mètres, la corniche s’élargit après 200 mètres de parcours. Au bout de 200/250 mètres environ des cairns indiquent le franchissement d’une petite cheminée permettant de s’élever au-dessus de la barre rocheuse. Après environ 2h45/3h00 de marche, à la hauteur du col de la cascade (2931 m) offre une vue gigantesque sur Gavarnie et sa vallée ainsi que le cirque. Continuer ensuite vers l’est en direction de l’épaule du Marboré que l’on franchit à son point faible. Ensuite l’on arrive au lieu dénommé « le vaste entonnoir » enneigé en ce mois d’août, et se présente devant le Cylindre du Marboré. Un couloir incliné est alors visible à droite du Cylindre permettant l’accès à son col, endroit de départ de la cheminée menant au sommet de celui-ci.
Au col, deux passages de cheminées sont possibles, distants de 5 mètres. L’une côté col du Marboré, l’autre côté Mont perdu et étang glacé. Au pied de la cheminée, il est vivement conseillé de s’encorder et de s’assurer que personne depuis le haut de la cheminée ne puisse faire tomber accidentellement des pierres en la gravissant. Les cheminées sont longues d’une trentaine de mètres environ. Ensuite, continuer en suivant les cairns, les passages étant très aériens jusqu’à la deuxième cheminée plus courte et d’une dizaine de mètres de dénivelée maximum. Ensuite, une fois franchie la seconde cheminée, un large plateau vous mènera au sommet du Cylindre du Marboré.
Le retour peut s’envisager soit en direction de l’étang glacé et du Mont-Perdu, soit en direction du Pic du Marboré comme nous l’avions effectué.
Pour un retour en direction du Pic du Marboré, il est nécessaire de redescendre par le couloir opposé au couloir de l’étang glacé. Celui-ci demandant une vigilance extrême au regard des éboulis permanents et denses de « cailloux » et autres pierrailles en tous genres. Arrivée aux trois quarts de la course descendante dudit couloir, il sera nécessaire d’amorcer une traversée diagonale de celui-ci afin de vous renvoyer en direction ascensionnelle nord-est du Pic duMarboré. Cette direction peut-être également repérée par le chemin tracé en cette direction et se dirigeant vers l’extrémité nord du Cylindre. Ainsi, il vous faudra remonter depuis la ligne de crête revenant face au Pic du Marboré et laissant derrière vous le Cylindre du même nom. Le retour depuis le Pic du Marboré s’effectuera en suivant les cairns puis reprenant le chemin inverse à l’allée. Il est important d’intégrer que cette randonnée sportive représente tout de même 11h50 en intégrant une pause de 45 minutes pour le repas et les deux chaussages-déchaussages de crampons. Le reste étant effectué sur un rythme que l’on peut qualifier de particulièrement dynamique.

L’histoire en question

Le Cylindre du Marboré se situe en Espagne dans le massif calcaire du Mont-Perdu, lui-même situé dans la province d’Aragon. Le Cylindre fait partie, avec le Mont Perdu et le Soum de Ramond, de l’ensemble des trois sœurs (Très Sororès en espagnol) qui forme l’ensemble culminant du massif du Mont-Perdu. Le Cylindre est le sommet le plus à l’ouest des trois sœurs. C’est le 6 août 1802 Rondo et Laurens puis Ramond de Carbonnières 4 jours plus tard furent les premiers à atteindre le sommet. D’après le colonel Maury, l’ingénieur et cartographe espagnol Heredia aurait fait la première ascension dès 1791. Le Cylindre du Marboré se trouve dans le parc national d’Ordesa et du Mont-Perdu (en espagnol : Parque nacional de Ordesa y Monte Perdido) est un parc naturel situé dans la partie pyrénéenne de la province de Huesca, communauté autonome d’Aragon, en Espagne. Le parc et sa zone périphérique s’étendent sur les communes de Torla, Broto, Fanlo, Tella-Sin, Puertolas et Bielsa.
Le parc national d’Ordesa et du Mont-Perdu a été créé le 16 août 1918 par un décret royal qui déclarait Parc National la vallée d’Ordesa sur une surface de 2 175 ha. Le 13 juillet 1982, un nouveau décret royal décide d’englober la vallée de Niscle, la gorge d’Escuain et le massif du Mont-Perdu depuis les pics de Gabiétous jusqu’au Port Neuf de Pinède. La superficie du parc est alors étendue à 15 608 ha et son appellation devient « Parc national d’Ordesa et du Mont-Perdu ». Il est inclus en 1997 dans la réserve de biosphère Ordesa-Vignemale déclarée par l’UNESCO et, depuis le 6 décembre 1997, dans l’ensemble Pyrénées-Mont-Perdu inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, au double titre de « paysage naturel » et de « paysage culturel ».
Le parc est surmonté au Nord par le massif des Trois Soeurs (Tres Sorores en espagnol, Tres Serols en aragonais) constitué par le Mont-Perdu (3355 mètres), le Cylindre (3 327 m) et le Soum de Ramond (3260m). Plusieurs autres pics autour du Mont Perdu dépassent la barre symbolique des 3000 mètres, comme le Marboré, le Taillon, le Petit et le Grand Astazou, les pics des Gabiétous, la Tour et le Casque. Ces sommets parsèment la crête frontière entre l’Espagne et la France, crête que vient trancher abruptement la Brèche de Roland.
Depuis le point culminant qu’est le Mont Perdu, une série d’impressionnantes vallées glaciaires descendent en éventail. Les canyons d’Ordesa et de Niscle sont parmi les plus grands et les plus profonds d’Europe. Le plus emblématique est le canyon d’Ordesa qui fut à l’origine du parc : sous ses immenses murailles ocres qui s’ouvrent vers l’ouest, les eaux du Rio Arazas forment des successions de splendides cascades. Non moins belles sont les trois autres vallées : les falaises spectaculaires du canyon de Niscle (cañon de Aniscle) dominent le Rio Bellos dans sa course vers le sud ; les gorges d’Escuain (garganta de Escuain) où le Rio Yaga s’écoule vers le sud-est ; dans la dissymétrique vallée de Pinède (ou de Pineta), des falaises vertigineuses sur un versant, des épaulements plus doux de l’autre, escortent la Cinca vers l’est.
On peut signaler à proximité, bien qu’ils n’appartiennent pas au parc, la vallée de Bujaruelo à l’ouest et, situé de l’autre côté de la frontière, le cirque de Gavarnie, un spectaculaire cirque glaciaire qui possède la cascade la plus haute d’Europe (400 m de chute verticale).
Le dénivelé entre les zones montagnardes et les zones basses du parc est d’environ 2600 m (750 mètres à Niscle et 3355 mètres pour le Mont Perdu). Les zones les plus élevées du parc (altitudes supérieures à 2000 m) sont extrêmement arides, car les eaux pluviales sont rapidement enfouies sous terre à cause du système karstique. En conséquence, il y a peu de cuvettes lacustres, le lac glacé de Tuquerouye étant le seul lac de dimensions assez importantes. Les eaux resurgissent plus bas et les fonds des vallées sont couverts d’une végétation dense où dominent le hêtre et l’épicéa, auxquels succède le pin noir lorsqu’augmente l’altitude.
Il existe encore un glacier permanent sur la face nord du Mont Perdu, mais il est en régression.
L’orographie du parc doit son originalité à la prédominance de la roche calcaire : le massif des Trois Soeurs est le plus grand massif calcaire d’Europe. Ces roches sédimentaires accumulées au fond de la mer à l’ère primaire (principalement calcaire, mais aussi fytch, marnes et grès) furent au début de l’ère tertiaire soulevées, plissées et déportées. La nappe calcaire des « Sierras intérieures », dont le massif des Trois Soeurs, constituée d’empilements de strates de calcaire grèseux, glissa vers le Sud. Elle disparaît dans le synclinal du Haut-Aragon et réapparaît dans la Sierra de Guara. Ces glissements provoquèrent des empilements de plis et des renversements de couches : en haut du massif, des calcaires anciens se retrouvent au-dessus de calcaires plus récents. Le pli couché de Torla en est une trace évidente.
A l’ère quaternaire, l’érosion glaciaire sculpta les roches calcaires. Elles donneront au paysage cet aspect très affirmé de cirques et de vallées glaciaires en U, comme on peut le voir dans les vallées d’Ordesa ou de Pinède. La transformation karstique et l’érosion par ruissellement vinrent s’ajouter à l’érosion glaciaire, créant de multiples grottes, avens, gorges, combes, dolines, etc. Ainsi dans le canyon de Niscle et la Garganta d’Escuain, la partie haute est un cirque glaciaire alors que la partie basse s’encaisse entre des gorges profondes.
L’espèce emblématique du parc était le bouquetin des Pyrénées, dont la sous-espèce pyrénéenne (Capra pyrenaica pyrenaica) a disparu en 2000 malgré les efforts de préservation. Les autres espèces présentes sont l’isard (Rupricapra rupricapra), la marmotte, le sanglier et le desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus). Les rapaces sont aussi abondants, tels l’aigle royal, le vautour fauve, le faucon, le grand-duc, des chouettes, vautour percnoptère et quelques gypaètes. On peut aussi citer le coq de bruyère et la perdrix des neiges.
La protection du parc s’applique à la faune, à la flore, aux minéraux et à l’espace aérien : il est interdit de survoler le parc à moins de mille mètres du sol. Le bivouac n’est autorisé pour les randonneurs qu’autour des refuges de Goriz et de San Vincenda et près du lac de Tuquerouye. Autour du parc se situe une zone de protection et d’influence où seules sont autorisées les activités traditionnelles en rapport avec les objectifs du parc.
De nombreux personnages sont tombés sous le charme de ces lieux. Certains ont contribués à faire connaître ces paysages et à les protéger, tels les Pyrénéistes Henry RUSSEL, Franz SCHRADER, Louis RAMOND DE CARBONNIERES, Lucien BRIET, Lucas MALLADA ou Soler I SANTALO.

Données indicatives :

Dénivelée ++    →   +/- 1152 mètres
Dénivelée —    →   +/- 1152 mètres
Durée totale    →   11 h 50 au total aller et retour (2è jour depuis départ Sarradets puis retour Boucharo)
Dépense calorique    →   environ +/- 4500 calories

Randonnée du 20 et 21 août 2008

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