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Le Mont Perdu

Troisième plus haut sommet pyrénéen, le Mont Perdu dégage lui aussi une très grande classe montagnarde. Tout comme moi, un beau jour, vous partirez en vous disant que vous allez faire « une belle montagne de plus… » et ce n’est qu’une fois lorsque vous aurez arpenté durant des heures la côte des 3000 et qu’au détour du Cylindre du Marboré, se dressera par devant vous le Mont Perdu… Ce n’est alors qu’à cet instant précis que les frissons monteront en vous et que la grâce perpétuelle du Mont Perdu dégagera sa douce magie.
Une seule envie alors… Oui, une seule envie… Repartir, la poitrine oppressée et le souffle court à l’ascension de son vertigineux couloir déhanché, et ce, malgré la fatigue ou les aléas climatiques.

La magie aura alors opéré une première fois…

Puis lorsque vous aurez atteint son sommet, vous risquez de laisser couler sur vos joues quelques trop rares larmes d’émotions devant le féerique décor des trois ténors, tous supérieurs à 3240 mètres, du Pic de Marboré, du Cylindre du Marboré et du majestueux massif du Vignemale…

La magie aura alors opéré une seconde fois…

Quelle belle vue au firmament du Mont Perdu…

3355 mètres de bonheur plein de cette montagne classée au rang n°3 des cimes Pyrénéennes…

Comment s’y rendre ?

Parcours de randonnée

Le parcours de cette randonnée comporte des zones à risques avec le passage de certaines arêtes sommitales qui demandent la plus grande vigilance. Randonnée Passion tient à rappeler qu’elle ne saurait être tenue pour responsable en cas d’accident. Cette page a pour but le récit et non l’incitation.

Un parcours somptueux au sein du merveilleux site classé de Gavarnie.

Laisser le véhicule au col des tentes (2208 m) puis remonter à pied en direction du port de Boucharo (sur la gauche – 2270 m). À l’intersection du Port de Boucharo, vous apercevrez un panneau vous guidant sur la gauche en direction du refuge des Sarradets ou de la brèche de Rolland.
Prendre en direction du refuge des Sarradets en direction d’un vallon redressé (2400 m) puis remonter la cascade sur la gauche en vous aidant de la chaîne positionnée sur la roche. Longer le pic des Sarradets sur votre gauche puis remonter jusqu’au refuge.

Je vous suggère de passer la nuit au refuge des Sarradets et de partir dès 06h00 du matin le lendemain.

Une fois le refuge arrivé, vous prendrez en direction de la brèche de Rolland que vous apercevrez au-dessus de vous. À la brèche de Rolland, descendre en direction du Sud-Est en longeant les murailles du versant sud pendant 300 mètres environ. Vous passerez à un endroit délicat dénommé « le pas des Isards » ou vous vous aiderez d’une chaîne afin de pouvoir avancer. Remarquez à la base des murailles et au-dessus du sentier une vire d’éboulis qui se perd contre les contreforts du casque du Marboré. La suivre, puis s’élever en direction de la tour du Marboré. Après avoir passé un couloir remontant en direction de la Tour, vous emprunterez une corniche implantée sur le contrefort inférieur de la tour (2850 m) qui est cairné. Environ 250 à 300 mètres plus loin, vous apercevrez un cairn imposant surélevé sur un rocher et juste à côté d’un névé qui vous indiquera que vous devrez prendre sur la gauche en direction d’une cheminée (côté II). Quelques centaines de mètres, le chemin redeviendra normal et vous continuerez en direction du col de la cascade (2931 m). À votre gauche en hauteur, se dressera l’épaule du Marboré et plus loin sur votre gauche, le pic du Marboré que vous ne pourrez pas rater. À cet endroit, vous serez alors à la hauteur d’un vaste entonnoir qui remonte en direction du Marboré et vers l’est en direction d’une côte parsemée d’éboulis comprenant plusieurs paliers différents. Vous longerez le plus à l’est possible afin de vous diriger en direction du cylindre du Marboré que vous contournerez. Alors, vous apercevrez devant vous l’étang glacé aux reflets turquoise et le fameux Mont Perdu.

Il est parfois difficile de se repérer dans ce vaste paysage à cause de la multitude de cairns implantés et dont une partie ne débouche sur nulle part… À chaque randonneur perdu, il y va presque de son cairn… Afin de vous aider, en conservant la côte des 3000 est un très bon indicateur.

L’histoire en question

Le massif transfrontalier du Mont Perdu qui rayonne sur les deux versants -français et espagnol- des Pyrénées, est centré sur le pic du Mont-Perdu, massif calcaire qui culmine à 3.352m. Il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial depuis le 6 décembre 1997 au double titre de « paysage naturel » et de « paysage culturel ».
L’espace ainsi consacré compte 30.369 hectares. Au Sud, en Aragon, 20 134 hectares comprennent la zone centrale du Parc national d’Ordesa et une large part de sa zone périphérique de protection, incluant notamment 3 200 hectares de la réserve de chasse nationale du Vignemale, ici complétée par une réserve biosphère du programme MAB de l’UNESCO.
Au Nord, dans le département des Hautes-Pyrénées, 10 505 hectares de site classé, dont 7 451 se confondent avec une portion importante du Parc national des Pyrénées occidentales.
Le périmètre englobe, en Aragon, les canyons de Pineta, Añisclo et Ordesa qui sont parmi les plus grands et les plus profonds d’Europe, et sur le versant français les trois célèbres cirques de Troumouse, d’Estaubé et de Gavarnie.
Huit villages de haute montagne -une partie de leur territoire communal étant dans le périmètre du patrimoine- sont directement concernés par la gestion et la protection de ce bien humanitaire. En France: Aragnouet, Gavarnie, Gèdre. En Espagne: Bielsa, Fanlo, Puertolas, Tella-Sin, Torla.
Ce massif est également un paysage pastoral qui reflète un mode de vie agricole autrefois répandu dans les régions montagneuses d’Europe. Il est resté inchangé au XXème siècle en ce seul endroit des Pyrénées.
Les exceptionnelles qualités paysagères de tous ces cirques et canyons participent de toute évidence à la reconnaissance naturelle comme à la consécration culturelle que leur a accordées le Patrimoine mondial.
La valeur patrimoniale du domaine naturel des cirques et canyons du Mont-Perdu tient à la conjonction favorable d’éléments exceptionnels relevant de la géologie, de la climatologie et de la biologie. Sa richesse paysagère relève d’abord d’une disposition géologique particulière, qui autorise l’observation des grandioses nappes de chevauchement formées lors de la surrection pyrénéenne. Ces nappes ont déterminé l’existence d’un relief situé en position dominante dans la partie médiane des Pyrénées, lequel relief joue un grand rôle dans le contrôle des régimes climatiques.

L’orographie ainsi établie détermine des aires distinctes qui sont clairement caractérisées par l’affrontement entre les influences climatiques atlantiques au nord et à l’ouest, et les influences méditerranéennes au sud-est.

La distribution des milieux, celle des espèces vivantes, l’essentiel de l’activité biologique, sont réglés par le jeu de ces influences. Ainsi ce domaine est-il parfaitement représentatif d’un tissu d’actions et de réactions entre le monde minéral, l’atmosphère, la biosphère, … et l’homme, qui ont construit la montagne pyrénéenne.
Car l’orographie et le climat ont effectivement favorisé au fil des temps les communications et les solides traditions d’échange établies entre les collectivités humaines voisines des deux versants. Toutefois, si la mise en altitude est ancienne et remonte à l’ère tertiaire, nous devons observer que ce sont de spectaculaires formes en creux issues de « retouches » d’érosion quaternaire et particulières aux calcaires -les cirques et les canyons- qui retiennent le mieux l’attention du visiteur. « L’immense poème géologique » pressenti par Franz Schrader procède donc de deux épisodes distincts dans le temps, une lente édification suivie d’une active érosion.

Le peuplement animal et végétal issu de l’histoire oro-climatique des cirques et canyons est exceptionnellement riche. La flore des Pyrénées compte 3.500 espèces dont 5% sont des endémiques, c’est à dire propres à la chaîne; proportion remarquable et probablement plus élevée ici si l’on se rapporte à la dimension du site. Ces espèces profitent de la nature favorable des terrains calcaires.

Prenons l’exemple du canyon d’Añisclo, qui est un espace de vie (un « biotope ») tout à fait original et privilégié, en quelque sorte un monde quasi isolé. Il abrite en particulier comme endémiques: la ramonde des Pyrénées, le muflier toujours vert, et la grassette à feuilles allongées, espèce strictement cantonnée à ce canyon. Ses escarpements les plus sauvages, proches de prairies et de steppes arbustives, sont l’abri du gypaète-barbu et d’autres espèces rares.

Beaucoup d’autres milieux, très différents, comme les espaces forestiers disposés en étages et en séries de végétation, longtemps abri des bouquetins, le domaine supraforestier aux strates herbacées, les falaises, les steppes éventées, les éboulis, les milieux extrêmes recèlent un cortège végétal et animal en admirable adéquation aux conditions rigoureuses propres à la montagne, ici montagne calcaire aux multiples incidences météorologiques. Citons l’exemple des plantes endémiques, en colonies accrochées depuis des siècles à des pentes d’éboulis instables, comme la vesce argentée et la dioscorée des Pyrénées, ou celui du lézard pyrénéen, endémique qui réside en toute saison dans les lapiaz au dessus de 2.000 m.

Le milieu des eaux douces lui-même révèle l’inattendu: une espèce jusqu’alors inconnue, découverte il y a peu d’années (1993) par les spécialistes espagnols, à savoir Rana Pyrenaica, Grenouille rousse des Pyrénées, ainsi que Triturus asper et Triturus helveticus.

Au bout du compte, les facteurs ayant déterminé les caractères de ce milieu participent à un ensemble ordonné, mettant à profit un canevas issu de l’évolution géologique. Cette circonstance a suscité dans toute la gamme des disciplines naturalistes des travaux scientifiques propres au domaine montagnard considéré, travaux dont les résultats reposent sur une somme exceptionnelle de faits d’observation, obtenus à la faveur des dispositions institutionnelles de protection des milieux, judicieusement traités par la recherche scientifique, et dont la qualité doit être fortement soulignée.

Données indicatives :

Dénivelée ++    →   +/-968 mètres
Dénivellée —    →   +/-968 mètres
Durée totale    →   +/- 11h30 environ
Durée ascension    →   +/- 07h00 environ
Durée descente    →   +/- 04h30 environ
Pulsations cardiaques    →   145 Bpm de moyenne* – sujet 41 ans, marathonien – extrême 85 / 164 bpm*
Dépense calorique    →   4995 calories environ*

* Donnée à titre indicatif, varie en fonction du métabolisme individuel. sujet entraîné 41 ans – 01h18′ sur le semi-marathon et 03h01′ sur le marathon.

Randonnée réalisée le 21 août 2006

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